Comment motiver mon pasteur ?
Vous voulez commencer un groupe The Chosen dans votre Église ? La meilleure façon de le faire sera d’en parler avec votre pasteur et de travailler main dans la main avec lui. Maintenant, nous sommes conscients que ce n’est pas toujours chose facile. Le contact ne passe pas toujours, il y a parfois des incompréhensions, voire des suspicions.
Nous sommes convaincus que votre pasteur est pourtant de bonne volonté et qu’au fond il souhaite la même chose que vous : faire connaître Jésus au plus grand nombre. Ce qui manque parfois, c’est une compréhension des enjeux et des pressions que subissent les pasteurs, ce qui fait que notre communication auprès d’eux n’est pas toujours la plus adaptée.
Donc nous avons demandé à un pasteur de nous aider à comprendre sa réalité, pour vous aider à co-construire avec lui et voir la série porter beaucoup de fruit à travers une belle collaboration.
« Je n’ai tout simplement pas le temps »
« La première chose qu’il faut comprendre sur moi, c’est que je n’ai pas assez de temps pour tout ce que j’ai à faire. Des dizaines de personnes émettent des demandes à mon encontre. Je cherche à servir tout le monde, et en plus de ça à porter une vision, mais je suis débordé. Quand tu viens me parler d’un nouveau projet (encore un !), une part de moi est encouragée par ta volonté de servir Dieu, mais une
autre partie, qui a tendance à prendre le dessus, est un sentiment comme un poids qui vient encore se rajouter sur moi… »
Comment avancer
Soyez bien clair auprès de votre pasteur que vous ne lui demandez pas de porter le projet, mais plutôt que vous vous proposez de le faire pour lui. C’est vous qui prendrez sur vous le travail nécessaire pour que ce soit mis en place. Il doit le voir comme un soulagement : « Ah, enfin quelqu’un qui veut servir et aider l’Église à avancer sans demander que ce soit moi qui le fasse… » Il pourra même se sentir encouragé et allégé de savoir qu’il n’est pas le seul dans l’Église à être prêt à faire des choses pour faire avancer l’Évangile.
« Je dois savoir que ça porte du fruit »
« La deuxième chose qu’il faut savoir sur moi, c’est que des projets, des campagnes, des idées, j’en ai vu, j’en ai eu moi-même, et 99% du temps, ça ne marche pas. Si on va commencer une nouvelle activité dans notre calendrier d’Église, je veux savoir que c’est quelque chose qui a de bonnes chances de porter du fruit. Si quelque chose va être stérile, je n’en veux pas parce que je sais que ça peut épuiser et décourager l’Église plutôt que l’inverse. »
Comment avancer
Le meilleur moyen de montrer que la série est pertinente est de partager des témoignages. Nous en avons mis à disposition dans lesquelles vous pourrez piocher pour les partager avec votre pasteur. Une deuxième façon de le rassurer est de proposer la chose suivante : « Est-ce que tu serais d’accord que j’organise un groupe, une fois, pour suivre la Saison 1 ensemble, et puis on peut évaluer et voir si ça a été positif ou pas ? » Cette démarche l’aidera à voir qu’il n’est pas en train de s’engager sur quelque chose qui va rester, même au-delà de la « date de péremption » du projet. Votre Église a sans doute déjà en son sein divers projets ou ministères qui existent et ne portent pas de fruit parce que les gens qui
l’ont commencé s’y attachent maintenant, et le pasteur n’ose pas y toucher, alors qu’il aimerait vraiment les arrêter parce qu’il sent que cela parasite la vie de l’Église.
« Je dois sentir que ça s’insère dans ma vision pour l’Église »
« Tu n’imagines pas à quel point j’ai travaillé dur pour établir cette Église et faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. J’ai essuyé des oppositions, j’ai donné de ma personne et ça reste une difficulté pour moi aujourd’hui encore. Et je dois être franc, lorsque je sens que quelqu’un veut se servir de ce que moi j’ai établi (avec et grâce à Dieu, bien entendu) pour pouvoir avoir une plateforme pour développer son truc, ça a une tendance très forte à m’agacer (à ma place est-ce que ce ne serait pas ton cas ?) J’ai une vision claire pour cette Église, et les projets qui me parlent le plus, ce sont les projets dont les porteurs cherchent intentionnellement à tirer dans le même sens que moi. Rien ne me fait plus plaisir que l’harmonie de différents acteurs qui cherchent ensemble à suivre avec joie la vision d’ensemble que j’ai reçue du Seigneur ! »
Comment avancer
Demandez au pasteur de vous parler de sa vision avant que vous ne lui parliez de la vôtre. Demandez-lui ce qu’il a sur le cœur, là où il veut que l’Église aille et comment il compte le faire. Bien entendu, nous préconisons l’usage de The Chose en petit groupe. Mais si votre pasteur a une vision qui exclut les petits groupes mais veut mettre l’accent sur l’événementiel, proposez de suivre The Chosen sur un mode plus événementiel. À l’inverse, si sa vision est de promouvoir les petits groupes et les relations, proposez de l’aider à ressourcer ces petits groupes en portant une dynamique The Chosen pour un trimestre de l’année par exemple. Sa vision inclut sans doute l’annonce de l’Évangile d’une façon ou d’une autre. L’outil The Chosen se veut d’abord et avant tout un outil d’évangélisation, donc parlez-lui de comment The Chosen pourrait vraiment aider dans ce sens-là. Si sa vision se focalise surtout sur l’édification des croyants, c’est aussi peut-être qu’il a été découragé par le passé au niveau de l’évangélisation. Proposez de suivre The Chosen d’abord sous l’angle de l’édification, et rajoutez peut-être : « Et d’ailleurs, ça peut aussi être une bonne
opportunité d’inviter des amis non-croyants. » Vous pouvez être quasiment certain qu’il n’y sera pas opposé, et sera même encouragé de voir que quelqu’un dans son Église a un élan pour faire connaître Jésus à ceux qui ne le connaissent pas.
« Je dois faire attention à ce que l’Église soit un lieu sain »
« Tu sais, mon Église est remplie de personnes qui ont des emplois du temps très chargés et qui croulent sous le poids d’une vie très complexe déjà. Je dois faire attention à ce que l’Église ne soit pas une fourmilière à projets qui vont dans tous les sens et épuisent tout le monde. Les choses qu’on organise, on doit s’assurer qu’elles aient une vision claire, qu’elles soient bien organisées avec une quantité saine de bénévoles qui arrivent à se répartir le travail sans épuiser les gens ; j’ai besoin que la communication dessus soit réfléchie à l’avance pour éviter que des gens dans l’Église viennent créer une pression sur le reste de l’Église ou une ambiance d’urgence… Et d’ailleurs, dans l’Église il y a certaines personnes qui font déjà bien trop de choses. Je ne voudrais pas que ces gens (qui sont souvent les plus faciles à mobiliser, je le sais bien) soient mobilisés dans encore un projet de plus.»
Comment avancer
Préparez un planning clair : les dates où vous ferez les soirées The Chosen, les choses à préparer, et qui le fera. Demandez à 3 ou 4 amis de l’Église de le faire avec vous. Privilégiez des gens qui ne sont pas déjà impliqués dans beaucoup de choses déjà. Parlez à l’avance avec votre pasteur de 2 ou 3 dates où vous pourrez faire (ou lui demander de faire) une annonce pour parler du projet lors du culte, et donnez-lui les dates des soirées bien à l’avance pour qu’il s’assure qu’elles ne font pas doublon avec d’autres activités de l’Église.
« J’ai besoin de gens fiables »
«Une de mes plus grandes sources de frustration à l’Église, c’est que les personnes créatives qui ont beaucoup d’idées (tu en fais peut-être partie), en général, manquent
vraiment de fiabilité. Ils vont parler d’un projet, s’engager dessus, et ne pas tenir leur engagement. Ça me gêne fortement, et j’y vois une grande immaturité. Qu’est-ce que je rêve de personnes qui aident et servent l’Église et qui font les choses auxquelles ils se sont engagés et communiquent de façon responsable avec moi par rapport à l’état d’avancée des choses qu’ils font. J’ai besoin de sentir que les gens qui ont des projets sur le cœur ne les portent pas comme des électrons libres.»
Comment avancer
Soyez lucide par rapport à vos forces et vos faiblesses. Si la fiabilité est un souci pour vous, faites un effort particulier de vous assurer que ce que vous entreprenez, vous le meniez à bien. Peut-être que par le passé vous avez été de ces personnes qui ont commencé quelque chose et ne l’ont pas fini au sein de l’Église. Si c’est le cas, présentez, avant de lui parler de votre projet The Chosen, votre mea culpa à votre pasteur et assurez- le de votre volonté de vous montrer plus fiable cette fois-ci. Demandez à un ami de vous aider à tenir sur la durée du projet. Fixez-vous à l’avance une date à laquelle le projet finira ; cela vous aidera à tenir le cap et à rester focalisé sur le projet jusqu’à temps qu’il soit mené à bien.
« Je trouve que l’évangélisation manque souvent de suivi »
«D’ailleurs, dans le même ordre d’idée, j’ai souvent vu des projets d’évangélisation qui arrivaient à toucher des gens, mais ensuite ils étaient laissés dans la nature. J’avoue que le fait de voir quelqu’un prendre une décision pour Jésus, mais ensuite ne pas persévérer ne m’intéresse pas du tout. Ce que Dieu cherche, j’en suis convaincu, ce ne sont pas des graines qui se font étouffer, mais plutôt des graines qui vont perdurer et porter du fruit. Donc la question du suivi est absolument essentielle pour moi.»
Comment avancer
Abordez à l’avance la question du suivi des personnes qui donnent leur vie à Christ : qui s’en chargera ? Est-ce que ce sera le groupe ? Est-ce que ce sera le pasteur ? Comment la
« transition » se fera pour les personnes qui ont participé à votre groupe ? Comment les introduirez-vous au pasteur ou à la personne en charge du suivi? Comment les introduisez-vous à l’Église ? Toutes ces questions doivent être abordées à l’avance et suivies jusqu’au bout. La stratégie que vous aurez mis sur pied avec votre pasteur devra être suivie. Tâche à vous de faire votre part là-dedans.
« J’ai du mal à me projeter sur les choses que je ne connais pas »
« Je l’avoue, je peux être de nature un peu suspicieuse, et j’ai parfois du mal à me projeter dans un projet que je ne connais pas. J’ai mes propres expériences, mes propres modèles d’Église que j’ai déjà vus, et dans lesquels je fonctionne depuis des années. C’est difficile pour moi d’imaginer à quoi ça peut ressembler de faire les choses différemment. En fait, ce n’est pas tant que je suis fermé à des choses nouvelles, mais c’est juste qu’à titre personnel je n’ai pas la créativité pour imaginer comment le faire, ou je peux craindre de ne pas être à la hauteur.»
Comment avancer
Ce sera important de trouver les bons mots pour expliquer de façon bien précise ce que vous cherchez à faire, et expliquer à quoi ça ressemblera. La meilleure façon de le faire serait de lui présenter une soirée type : un déroulé de la soirée, le lieu où cela se tiendra, les diverses choses à organiser, et comment cela peut se traduire en pratique pour les personnes qui se rapprochent de Jésus. Lui montrer le « Guide de partage en petits groupes » peut aussi l’aider à se projeter et à visualiser ce que vous cherchez à faire et comment ça peut être pertinent. N’oubliez pas que votre pasteur est aussi chargé du soin des brebis du troupeau, et c’est sans doute une partie de son ministère qu’il a fortement sur le cœur. Il voudra être rassuré par rapport au bien-fondé théologique de la série. Nous avons le « Guide pour les pasteurs », une ressource qui lui permettra de se faire une idée sur les fondements théologiques depuis lesquels la série a été créée, et nous organisons des émissions avec, entre autres, des théologiens, qui parlent du travail de recherche qui
a été fait en coulisses de la création de la série. N’hésitez pas à lui envoyer ce « Guide pour les pasteurs » et le lien de ces conférences.
« En vrai, j’ai aussi mes excuses… »
« Bon, une dernière chose qu’il faut que je te dise sur moi (et je n’en suis pas fier), c’est que plusieurs des objections que je lève parfois, ce sont simplement des excuses… Je ne sais pas si je me mens à moi-même, ou d’où ça vient vraiment, mais si je suis vraiment franc, c’est vrai que je suis un peu bourré d’excuses ! En voici quelques-unes de mes préférées.»
« Ce n’est pas la saison pour ça… »
Si c’est ce genre de réponse que vous entendez, alors demandez à votre pasteur : « Qu’est- ce que tu veux voir mis en place avant qu’on puisse imaginer avancer sur un projet comme celui-là ? » Aidez-le à pallier les manquements actuels qu’il voit dans l’Église. En même temps, n’hésitez pas à lui dire que le projet des petits groupes The Chosen n’est pas quelque chose qui est intensif en termes de ressources humaines ou matérielles. Essayez de montrer comment un projet de petits groupes The Chosen peut aider, justement, à ce que l’Église change de saison. Si votre pasteur veut voir plus de relationnel, parlez-lui de comment le projet The Chosen peut aider ça. S’il vous dit qu’il pense que l’Église devrait plus creuser sa vie de prière, parlez de comment un projet comment peut aider chacun à avoir des objectifs de prière et peut donner du sens à la prière pour les gens, etc…
« Ça ne marche pas dans notre contexte »
Nous avons constaté que cette série touche des gens dans toute une diversité de contextes, et nous avons recueilli des témoignages divers, de tous bords. N’hésitez pas à lui montrer des témoignages de personnes qui se trouvent dans votre contexte qui ont été touchés par The Chosen.
« Nous ne sommes pas une Église qui a cet appel – d’autres oui, mais nous non… »
Si c’est ce genre de réponse que vous avez, demandez à votre pasteur s’il serait au moins ouvert pour que, à titre personnel, vous commenciez ce groupe en invitant simplement 3 ou 4 personnes de l’Église à le faire avec vous pour que vous puissiez inviter vos amis non- chrétiens. Nous pouvons vous assurer que n’importe quel pasteur qui voit, dans son Église, des personnes se rapprocher de Jésus et prendre le baptême n’en retirera que du bonheur. Ce n’est pas que l’annonce de l’Évangile n’est pas l’appel de votre Église (et il le sait, au fond de lui). C’est plus que les dons d’évangéliste et les ressources ont manqué et qu’il se rend compte qu’à titre personnel il porte plus de fruit autre part et donc il a laissé de côté cette partie-là de son ministère ou du ministère de votre Église. Le fait de dire que ce n’est pas l’appel de votre Église est une excuse. On peut la comprendre, mais si vous arrivez avec douceur et un esprit patient à lui laisser au moins vous donner une chance, il changera vite d’avis sur « l’appel de l’Église » s’il commence à voir ne serait-ce qu’un peu de fruit !
En résumé…
Pour récapituler, voici les problématiques de votre pasteur, avec lesquelles vous pourrez l’aider si vous arrivez à en prendre conscience et à le prendre en considération:
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J’ai très peu de temps libre à consacrer à un nouveau projet.
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Je dois savoir que ça porte du fruit, parce que j’ai vu trop de projets qui tombent à plat
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Je dois sentir que ça s’insère dans ma vision pour l’Église, plutôt que d’avoir des gens qui tirent dans un autre sens au sein de l’Église
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Je dois faire attention à ce que l’Église soit un lieu sain plutôt qu’un lieu où les gens s’épuisent
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J’ai besoin de gens fiables plutôt que de personnes qui commencent les choses sans bien les finir
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Je trouve que l’évangélisation manque souvent de suivi, donc travaillons à l’avance la question de qui va suivre et accompagner les nouveaux convertis
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J’ai du mal à me projeter sur les choses que je ne connais pas. J’ai besoin que tu m’expliques clairement la vision
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En vrai, j’ai aussi mes excuses…